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Attirer de nouveaux médecins : Blois se mobilise

Attirer de nouveaux médecins : Blois se mobilise

Le 29/08/2017

Face au manque de médecins, la Ville a entrepris d’agir à son niveau. Main dans la main avec les acteurs locaux de la santé, elle travaille à attirer et maintenir des médecins à Blois. Les premières réalisations pratiques se mettent en place.

Le constat est clair : il existe un manque important de médecins en Centre-Val de Loire. « Notre région a de sérieux problèmes de démographie médicale, explique Olivier Servaire-Lorenzet, directeur du centre hospitalier Simone Veil de Blois. La densité de médecins ramenée au nombre d'habitants est l'une des plus faibles de France. » Si le Loir-et-Cher fait partie des départements les moins sinistrés de la région (avec l'Indre-et-Loire), « il n'en demeure pas moins que les ratios sont très en deçà du niveau national ». Le fait est que, combinée aux besoins croissants de la population vieillissante, la baisse du numérus clausus (en constante augmentation toutefois depuis 1999) a centré les praticiens sur les grandes agglomérations, au détriment des villes moyennes et des zones rurales.

À Blois, cette situation « préoccupante » impacte l’hôpital, qui peine à recruter certaines catégories de spécialistes (notamment des anesthésistes et des gériatres), comme la médecine de ville, où le manque flagrant de spécialistes (notamment d’ophtalmologues et de gynécologues) pourrait s’étendre aux généralistes : au moins près de la moitié des 53 spécialistes et 70 % des 55 généralistes de la ville ont plus de 55 ans. À défaut de remplacements, il pourrait manquer à Blois 34 généralistes et au moins 21 spécialistes d’ici cinq ans. Face à ce constat, les collectivités et les acteurs locaux de la santé travaillent ensemble à imaginer des solutions visant à endiguer le phénomène.

Une politique volontariste

Bien que l’offre médicale ne soit pas de son ressort, la Ville a choisi d’agir en établissant un premier contrat local de santé (CLS) pour la période 2012-2014, puis un second pour 2017-2019. Piloté par Sylvaine Borel, élue déléguée à la santé et au handicap, ce document, qui a pour objectif de « réduire les inégalités sociales et territoriales de santé », a été élaboré en partenariat avec l’Agence régionale de santé (ARS) et signé notamment par l’hôpital. Quatre axes de travail ont été dégagés, dont le deuxième a pour objectif d’attirer et de maintenir les professionnels de santé à Blois. Pour ce faire, trois leviers ont été déterminés : optimiser l’accueil des internes du centre hospitalier, favoriser la création de structures de santé pluridisciplinaires, et susciter des vocations de maîtres de stage (qui font défaut en ville) et de médecins.

Si le centre hospitalier possède la particularité d’accueillir un grand nombre d’internes (une cinquantaine chaque année), peu d’entre eux s’installent à Blois à la fin de leurs études. Pour les inciter à rester, la Ville développe une campagne de communication spécifique. « Le but est de montrer aux internes que Blois offre un cadre de vie agréable, note Odile Soules, adjointe au maire en charge de la santé. Avec tous ces étudiants, nous devons pouvoir attirer des médecins, notamment en explorant de nouvelles manières d’exercer, plus collectives. »

Le centre de santé Chavy ouvre ses portes


Absents le jour de la photo : les médecins Claude Ramialison, Emilie Jouet et Robert Jourdain

Déterminées à soutenir la création de structures médicales d’exercice regroupé, la Ville et l’hôpital ont accompagné le projet du docteur Ramialison. Deux ans ont été nécessaires pour monter le centre de santé, qui sera inauguré le 25 septembre prochain. Situé dans le quartier Chavy, il accueille une secrétaire, une infirmière et cinq médecins (maîtres de stage), dont trois anciens libéraux et deux praticiens hospitaliers. Tous sont salariés de la structure, qui a vocation à s’autofi nancer et est gérée par une association (présidée par un docteur).

Elle loue les locaux à la Ville, qui les a acquis et rénovés pour l’occasion. S’ils se trouvent dans le quartier Chavy, c’est qu’une étude a démontré que les habitants du secteur, faute de médecins, avaient tendance à consulter aux urgences. Pour répondre à leurs besoins, le centre pratiquera des horaires étendus, des consultations non programmées et le tiers-payant. Mais, de manière plus générale, l’objectif est bien de créer une dynamique visant à s’étendre aux autres quartiers.

— Anne-Sophie Perraudin

Olivier Servaire-Lorenzet, directeur du centre hospitalier Simone Veil de Blois

« La situation de la démographie médicale à Blois est préoccupante. Il faut agir, sous peine d’assister à la destructuration de notre offre de santé. A l’hôpital, nous avons mis en place une politique d’accueil des étudiants structurée et personnalisée, soutenue par la Ville et le Département. Nous pensons également que, particulièrement en période de diffi cultés, il est important d’améliorer la relation Ville-Hôpital. C’est la raison pour laquelle nous avons voulu être acteurs du Contrat local de santé conduit par la Ville, et que nous accompagnons le Centre de santé de Chavy, où exerceront trois médecins et une infi rmière de l’hôpital. Nous sommes convaincus que c’est l’effort conjugué de tous qui permettra de trouver des solutions. »

Docteur Michel Thenaisy, président de l'association Chavy santé

« En quarante ans de métier, j’ai pu constater de profonds changements dans la profession de médecin. Les jeunes sont de moins en moins enclins à s’installer seuls, ils ne refusent plus le salariat, ont envie de diversifi er leurs pratiques, de s’ouvrir aux autres… L’évolution de la démographie médicale autant que celle de la perception du métier nous oblige à voir les choses autrement, à imaginer de nouvelles manières d’exercer. C’est le cas du centre de santé Chavy, qui a bénéfi cié d’une conjonction très favorable entre la mairie, l’hôpital et les médecins. Il répond tout à la fois à un besoin de la population, qui manque de généralistes, et aux attentes des jeunes médecins, puisqu’il offre un cadre de travail rassurant et innovant. »


Une question à Marc Gricourt, maire de Blois

Comment la Ville peut-elle agir pour attirer de nouveaux médecins ?

« Même si cela ne relève pas de notre compétence, nous avons à cœur que les Blésois puissent bénéficier d’une offre de santé qui corresponde à leurs besoins. Cette volonté a trouvé sa traduction dans notre choix de piloter le Contrat local de santé, dont un chapitre est consacré à la démographie médicale. Le centre de santé Chavy, que nous avons accompagné en achetant et en rénovant les locaux, pour les louer, apporte une réponse à cette problématique. Il ne résoudra pas tout, mais il marque le début d’un processus visant à faire venir des généralistes et des spécialistes. Nous sommes là pour accompagner les initiatives qui contribueront à résorber le manque de médecins. »

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